A lire de toute urgence ( Titre plus vendeur qu"Archives du blog")

dimanche 17 janvier 2016

De l'échec de mon couple et moi

Ce mois ci j'ai essayé d'être en couple.
Je dis bien essayé car ce fut un échec monumental.
En y réfléchissant, en pesant le pour et le contre, je suis arrivée à la conclusion que l'on ne peut pas être qu'un à aimer.
Promis j'ai bien tenté de m'accrocher, d'envoyer des messages, de planifier des rendez vous qui avaient parfois lieu. Mais plus je me forçais à faire marcher notre relation plus je réalisais que mes tentatives étaient vaines et par dessus tout totalement inutile. Car si j'ai bien appris une chose ce mois ci, c'est que l'on ne peut forcer quelqu'un à vous aimer.
Aussi décevant que cela puisse paraître l'amour ne se commande pas.
J'ai également appris que ce n'est pas parce que vous vous sentez seul-e, que vous devez vous jetez sur la première personne venue.
Ce n'est pas parce qu'il ou elle vous dit que vous lui plaisez, qu'il aime être avec vous, que vous devez prendre ses mots, ses banalités pour les plus beaux compliments possibles.
Enfin si votre couple ne marche pas comme vous voudriez qu'il marche, ce n'est pas de votre faute, pour être en couple il faut être deux.
Hier, un de mes professeurs nous a dit une chose à laquelle je n'avais jamais pensé « on ne peut aimer un peu, on n'aime follement, passionnément, extraordinairement, mais par respect pour soi même on ne peut aimer un peu ».
Ce mois ci j'ai malheureusement aimé un peu un mollusque, un caillou, tout au plus j'ai aimé un mur. Un mur qui n'était d'ailleurs pas tellement à mon goût mais je me disais « il va changer, je vais le faire changer, il va apprendre à aimer ce que j'aime, je vais faire de lui une meilleure personne »
Comme vous vous en doutez, j'ai échoué car de la même façon que l'on ne peut forcer quelqu'un à vous aimer, on ne peut forcer quelqu'un à changer.
Je ne suis pas triste, mais plutôt en colère contre moi même d'être resté aux côtés de quelqu'un qui ne me méritait pas.
Il y a une citation (twitter pour faire dans la bonne documentation) qui dit « il faut mieux être seule que d'être avec quelqu'un qui est à moitié là ou pire qui ne veut pas être là ».
Certes c'est peut être dure de se dire que du temps à été investi dans le vide, mais essayer de faire marcher une relation sous prétexte que l'amour vient après est une erreur.
Aujourd'hui n'est peut être pas à la joie, mais rassurez vous, demain ira mieux.

L.

jeudi 31 décembre 2015

De l'inconvénient de vivre et moi


En partant du principe que la vie n'a aucun sens,
En partant du constat que tout est éphémère,
En partant du postulat que tout ce que l'on fait maintenant ne saura que poussière dans 1000 ans.
Je suis arrivée à la conclusion que la vie n'est que vacuité, fatuité et superfluité.
La vie, ce je ne sais quoi que l'on n'a pourtant pas demandé et que l'on doit de ce fait supporter, a toujours été à mes yeux un concept flou.
Un jour on naît, un jour on meurt et entre temps on vit.
Peu importe la qualité de votre vie, peu importe le bonheur, peu importe la richesse, au final, l'issue sera la même.
Deux possibilité s'offre donc à nous : Vivre de toute ses forces, ou se laisser porter.
Mais que signifie « Vivre de toute ses forces » ? Vivre en suivant ses désirs ?
Pourtant qu'importe mes désirs, je suis obligée de supporter des contraintes pour les atteindre, car après tout je ne suis que le fruit de la contingence.
Imaginons que je désire de « toute mes forces » être riche mais sans faire d'études et surtout sans travailler (vous comprenez le travail, c'est quand même fatiguant !), j'aurai beau penser à l'argent constamment et vigoureusement que je finirais au mieux chez mes parents, au pire dans la rue.
Que vous soyez dans l'esprit « La vie est un fardeau » ou dans « La vie est un cadeau », vous ne pouvez nier que la vie nous achèveras tous.
Bien à vous.
L.

mercredi 30 décembre 2015

Le poids d'être une femme, le harcèlement de rue et moi

Lundi/
J'ai passé une bonne journée aujourd'hui, après avoir fait les magasins avec mes copines, je suis rentrée chez moi à pied. Après tout le trajet ne dure que 10 minutes, pourquoi payer le bus quand on peut marcher. Une de mes amies m'appelle pour me raconter une sombre histoire de fiente de pigeon. Je rigole à son récit, lorsque soudain une voiture ralentie et s'arrête « On peut venir rire avec toi ou autre chose, si tu vois ce que je veux dire». Je suis gênée, prétexte un manque de batterie et raccroche à ma copine. J'ai honte d'avoir ris à gorge déployée, sans cela je n'aurais pas attirer leur attention.
Je ne répond pas à leur invitation et accélère mon pas.
Mardi/
Aujourd'hui, j'apprends que j'ai la meilleure moyenne de ma classe, je suis contente, je n'ai pas énormément travaillé ce trimestre en plus. Un garçon de ma classe vient me voir et me dis en rigolant « non, mais toi, on dirait pas que t'es la meilleure élève avec tes cheveux blond, ton maquillage et tes talons », je souris en lui répondant que les « apparences sont trompeuses ». J'ai envie de rajouter « toi par exemple, t'as l'air sympa mais t'es un vrai connard ».
Je sais qu'il l'a dit sur le ton humoristique mais il serait impensable qu'un discours pareil soit tenu pour un garçon, on n'entendra jamais «  non, mais toi, on dirait pas que t'es le meilleur élève avec tes cheveux blond, ton gel et tes air max ». 
Si j'avais été un homme, on m'aurait reproché mon attitude en inadéquation avec mes bonnes notes et non mon apparence ;
Mercredi/
Pour me féliciter de mon bulletin, je décide de m'acheter une glace. Je ne me fais pas souvent plaisir, je l'ai bien mérité. En pleine dégustation, j'entends : « elle a pas besoin de ça la grosse ».
Je ne réplique pas, choquée qu'une inconnue se permette de juger mon poids. Mon IMC est pourtant normal, certes j'ai des poignets d'amours, néanmoins pas de quoi me traiter de « grosse ». Et puis tant bien même je serais « grosse », cette femme n'a pas le droit d’émettre son avis sur ce que je mange. Apparemment, mon apparence physique préoccupe le monde extérieur, pourtant le corps est un bien privé non ?
Jeudi/
Jeudi soir, je sors avec des amis. En revenant de boire un verre, nous rentrons une fois de plus à pied avec ma colocataire (ne disposant pas de bus de nuit dans ma chère et tendre ville). En passant devant un bar, des hommes ivres nous accostent : « vous seriez pas étudiantes en sexologie? Vous pourriez nous donner des cours à moi et mes copains ». Nous les ignorons, je leur fais un doigt d'honneur une fois que nous nous sommes éloignés. Ma réaction est peut être basse mais je n'ai pas les mots pour exprimer ma colère et j'ai peur de les provoquer, après tout ils sont plus fort que nous..
Vendredi/
Comme tout les jours, je vais à la fac à pied, je suis habillée en jupe, elle n'est pas courte ( je tiens à le préciser puisque de nos jours, les victimes ont tendances à être responsables, accusés de « provoquer »). Un homme visiblement à la rue, m'interpelle, vociférant: « putain », « salope » et commence à me suivre. Je me met à courir. J'ai peur.
Samedi/
C'est l'anniversaire d'une copine, nous descendons de l'arrêt de bus et nous dirigeons chez elle à pied, deux hommes nous bloquent et volent le portable de mon amie, choquées, nous appelons la police. Au commissariat, on nous reproche d'être passées par ce chemin, dangereux pour les jeunes femmes non accompagnés (sous entendu sans homme). J'ai la désagréable sensation d'être renvoyé au XVIème siècle. Après trois heures à attendre pour porter plainte, nous sommes entendus et pouvant enfin repartir. Lors de notre retour, 4 voitures ralentissent à notre hauteur. Ce ne sont probablement pas des mauvaises personnes, ils veulent peut être tout simplement nous proposer de les joindre, ou peut être trouvent-ils cela rigolo ? Quoi qu'il en soit, j'ai, une fois de plus, peur.
Dimanche/
Fatiguée de ma semaine, je suis contente de fêter l'anniversaire de ma grand-mère en famille. Ah la famille, ce havre de paix où la sécurité règne. En pleine pensée sur le bonheur d'être avec ce que l'on aime, ma vieille tante, m'apostrophe « Lucie, ta robe est trop courte, et après on s'étonne que les femmes se fassent violer, faut arrêter de tenter le diable aussi ». 
En une phrase, tata a 1/Critiquer ma jolie robe acheté lundi 2/ Légitimer les violeurs 3/ Blâmer les femmes. Ma grand-mère tente de prendre ma défense, en vain.. Je n'ai plus jamais reporté cette robe.


Ainsi, nous vivons dans un monde, où il est plus facile d'incriminer les femmes que de les protéger.
Évoluer dans la société actuelle est épuisant, en plus des diktats de beauté, nous devons supporter la peur chronique de la rue.
J'ai conscience de généraliser, de faire de mon cas un ensemble.
J'espère avoir tord, j'espère fortement me tromper.
Cependant peu de femmes peuvent affirmer n'avoir jamais eu peur à cause de leur genre, de n'avoir jamais été fatiguées par un « dragueur de rue », de n'avoir jamais ressenties le poids des critères de beauté.
Si aujourd'hui, je suis excédée, ce n'est pas d'avoir trop lutter mais plutôt d'avoir eu la sensation de me battre dans le vide. 
Ce pourquoi, je ne pense pas être dans le pathos quand je me plains, je fais seulement le triste constat de nos quotidiens.

Post-scriptum/ 
Tout ces événements me sont arrivés. Certes le choix de les condenser en une semaine est fait pour renforcer l'aspect sensationnel et dramaturgique, mais je peux vous assurer que tout ces incidents se sont dérouler durant ces six derniers mois. 

L.

Barbie, le conditionnement innocent et moi

 
A 3 ans, j'ai reçu ma première Barbie en cadeau de noël. Avec mes deux sœurs, nous nous prîmes alors de passion pour la belle blonde et notre collection s'agrandit au fur et à mesure des années, totalisant plus d'une quarantaine de poupées Barbie à son apogée.
A 8 ans, un camarade de classe m'a dis «Fais comme Barbie, sois belle et tais toi », je me souviens avoir pris cela comme un compliment car après tout il venait de me dire que j'étais belle.
A 17 ans, j'ai insisté pour jouer Barbie dans la pièce de mon lycée Alice et autres merveilles de Fabrice Melchiot, voulant incarner celle que j'avais toujours admiré.
Et entre temps, j'ai entendu des dizaines et des dizaines de remarques, concernant la blondeur et mes longs cheveux, mon rouge à lèvres trop rose, mes bonnes notes qui n'étaient pas en adéquation avec mon apparence. Une fois de plus, l'imaginaire collectif associe blondeur et bêtise, maquillage et pauvreté d'esprit.
Et si toutes ses réactions avaient été conditionnées dès notre plus jeune âge, grâce (ou plutôt à cause) de la Poupée Barbie?
Si la poupée née en 1959 n'avait pas existé, aurait-je entendu toutes ses réflexions  ? 
Le rose serait-il toujours ma couleur préférée omniprésente dans ma vie (de mon ordinateur à ma chambre en passant par mes ongles) ?
Porterais-je du maquillage quotidiennement si je n'avais pas tenu en main la poupée Mattel ?  
Et si ce conditionnement n'avait rien d'innocent mais était plutôt le symbole d'une industrie bien menée où l'on continue à apprendre aux petites filles d'être douce et jolie ?

Le phénomène Barbie est du à un marketing savamment orchestré, et une image bien définie. La poupée « type » à les yeux bleus, les cheveux blonds, une poitrine généreuse et surtout une taille de guêpe. Cette image de la « femme parfaite » continue encore de faire rêver les fillettes: près de 90% des petites Françaises en possèdent au moins une.
Quelle petite fille n'a jamais rêvé de ressembler à celle qu'elle tenait dans les mains ? D'avoir sa taille, sa poitrine ? De se projeter, de s'imaginer être comme elle, une fois adulte ?
Néanmoins, la petite fille que j'étais, n'aurait probablement pas envie de ressembler à Barbie si elle savait que ces mensurations sont irréelles, si on lui avait dit que son corps n'était pas un modèle à avoir, puisqu'il ne pouvait être obtenu.
Une infographie mettant en valeur les proportions irréalistes de Barbie, nous apprend que 
  • son cou trop fin lui empêcherait de tenir sa tête
  • sa taille trop étroite ne permettrait pas de loger tous ses organes
  • ses jambes sont 50% plus longues que ses bras (contre 20% pour une femme normale) et trop fines
  • ses poignets trop frêles ne lui permettraient pas de soulever quoi que ce soit
  • ses pieds, trop petits, la forceraient à marcher à quatre pattes.
Ainsi si Barbie existait elle serait à l'opposé du modèle de beauté, ce sera une femme malade, souffrant d'anorexie, constamment hospitalisée.
Des chercheurs anglo-saxons ont souhaités observer l'impact de Barbie, ils ont donc exposé des petites filles à des images de Barbie, à des images neutres, mais aussi à des images d'une poupée d'une firme concurrente, " Emme", qui à la particularité de posséder des mensurations réalistes. Ils ont donc confectionné des livres d'images selon les trois angles, qu'ils ont donné à 150 petites filles, pendant qu'ils leur lisaient l'histoire correspondante (la même dans les trois livres) : une jeune femme qui va acheter une robe afin d'aller à un anniversaire. Puis ils leur ont proposé un questionnaire sur l'image qu'elles avaient d'elles. Ainsi, ils ont constaté que les filles exposées aux images de Barbie pendant l'histoire avaient par la suite une plus mauvaise image de leur corps, et souhaitaient globalement être plus minces que les autres à l'âge adulte. Un effet que l'on ne retrouvait pas avec les images neutres, ni avec celle des poupées plus rondes. Cependant, les filles les plus âgées semblaient moins sujettes à l'influence de Barbie,le conditionnement a opéré chez les plus petites seulement.
Ce culte de la perfection crée un mal-être chez la petite fille, qui se questionne non pas sur son être mais sur son paraître.
L’hyper-sexualisation est un phénomène alarmant, de nos jours, il n'est pas rare de voir des fillettes de 9 ans aller à l'école avec du gloss, et des mini-jupes. On ne peut nier la dimension mythique de Barbie, l’icône demeure un modèle pour les petites filles. Exerçant chez le commun des mortels à la fois admiration et répulsion.
Barbie reste une représentation disproportionnée de la femme qui offre à l'imagination des enfants une idée déformée de ce qu'est un corps adulte.
Néanmoins, depuis son début de carrière , Barbie a exercé plus de 150 métiers dans tous les pays. En 1959, le travail de Barbie se résumait au mannequinat. Un an plus tard, elle devint chanteuse et créatrice de mode. Deux ans plus tard, on pouvait acheter une Barbie ballerine, infirmière ou encore hôtesse de l’air chez American Airlines.
Forte heureusement, depuis cette période où les jobs qu’on lui attribuait nourrissaient les clichés genrés, Barbie a pu devenir chirurgienne, femme d’affaire, officier de l’armée, productrice ou encore candidate à des élections.

Depuis quelques années la marque essaye de redorer son image avec des campagnes de publicité comme «Imagine The Possibilities  » (2015), le message diffusé est « you can be anything » (vous pouvez être ce que vous voulez), la vidéo commence avec cette interrogation « Que se passe-t-il quand les fillettes sont libres d'imaginer qu'elles peuvent être ce qu'elles veulent ? »
A première vue, les intentions de cette publicité sont nobles, on explique aux petites filles qu'elles peuvent être ce qu'elles désirent. Cependant, le poids de l’idéologie dominante et de la tradition perdure puisque Barbie exerce malgré tout des métiers en accord avec la construction sociale du genre. En effet, la jeune femme n’est pas représentée comme une future policière ou plombière, elle occupe des postes tels que femme d’affaires ou guide de musée, ce qui ne contribue pas particulièrement à remettre en cause la norme, encore moins à la dépasser. Encore une fois, Mattel ne revient pas sur les stéréotypes, au contraire la marque continue d'entrenir un modèle d’éducation genré au sein duquel les univers enfantins sont cloisonnés entre filles et garçons, de même que les choix pour leur identité et pour leur avenir.
Ainsi, derrière la vision édulcorée de l’avenir que Barbie promeut aux petites filles se cachent un autre problème, la sous représentation des minorités. Dans la vidéo, les fillettes sont toutes dans la norme, on leur promet qu'elles peuvent devenir ce qu'elles veulent, pourtant il n'y a pas de « grosses », de noires, ou d'handicapées. Les petites filles correspondent elles aussi à « l'idéal Barbie », une personne jolie et sans défaut physique.
Mattel essaye tant bien que mal de donner une nouvelle image à sa poupée fétiche, mais la marque échoue. La volonté est ruinée par la continuelle représentation de mettre en scène l'idée qu'ils se font du beau. Il serait en effet impensable de commercialiser une Barbie avec des défauts, avec des dents de travers ou un nez proéminent.
En me rendant dans les rayons des magasins de jouets, j'ai pu constater la non-diversité des métiers représentés, Barbie à beau avoir eu une multitude d'emplois, Barbie Rock Star, ou Barbie Baby-sitter demeurent les best-sellers. Aucune trace de Barbie chirurgienne...
De plus, en regardant la liste des métiers exercés, nous pouvons constater que la plupart sont qualifiable de « féminins », il n'y a pas de bouchère ou de mécanicienne. Ainsi, « tu peux être ce que tu veux », seulement si ce que tu désires est assez féminin et suffisamment vendeur de rêve pour être commercialiser.
Enfin, Barbie, malgré les efforts qui semblent être fait, un produit de marketing genré, discriminant et sexiste. Tout d'abord, l'omniprésence du rose continue de cloisonner la poupée Barbie l'a destinant encore et toujours aux fillettes. Il a été prouvé que les enfants s'identifiaient aux jouets qu'ils possédaient. Comment une petite fille noire, arabe ou asiatique peut-elle se reconnaître dans une Barbie blonde ? Elle aura tendance à penser que si sa beauté n'est pas représentée, c'est parce qu'elle ne mérite pas de l'être. Ainsi, une jeune femme noire, qui a grandi au milieu de Barbie Blonde aux yeux bleus, a exprimé son malaise dans son blog, se souvenant que petite, elle ne dessinait jamais de personnages noirs, pas assez beaux à ses yeux, jusqu'au jour où son père a insisté pour dessiner avec elle et a choisi de représenter une Barbie noire. A partir de ce jour, elle s'est mise à considérer la beauté noire, ce qu'elle n'avait jusqu'alors jamais envisagé. Laisser jouer des fillettes avec des Barbies peut avoir des conséquences désastreuses si les parents, ou l'entourage social ne leur explique pas, que Barbie n'est pas la représentation de la réalité. Barbie n'est pas un jouet diabolique en soi, mais peut le devenir très rapidement.
Barbie est également un produit inégalitaire. Savez-vous qu’une Barbie vétérinaire coûte environ 10 euros plus cher qu’une Barbie fée?
En cause, le « Barbie Paradox », énoncé par l'économiste Matthew J. Notowidigdo :
« Les gens aux revenus élevés dépenseront davantage pour une Barbie. En partant de ce constat, les distributeurs, de leur côté, baseront le prix des Barbie sur le revenu des clients. Les Barbie les plus chères sont en général celles qui occupent un poste avec des revenus élevés : docteur, ingénieure en informatique [...].Dans mes yeux de néophyte, Barbie docteur et Barbie magicienne étaient les mêmes. La seule chose, c’est que vous payez un bonus de dix euros pour éviter que votre enfant aspire à une carrière dans la magie. ». Ainsi, les fillettes s’identifieraient et aspireraient à imiter les poupées, à partir de ce constat il va de soi, qu'un parent préférera mettre plus d'argent dans le jouet.
Malgré des mesures prises depuis quelques années pour faire évoluer l'image de la marque, Barbie demeure dans l'imaginaire collectif, cette jeune femme à la plastique parfaite mais à l'intérieur creux. Certes, Barbie est moins populaire qu'avant, détrônée par les tablettes tactiles mais elle demeure un symbole. Rares sont les jeunes femmes à n'y avoir jamais joué. 
Certes, Barbie crée des inégalités, conditionnant les enfants, mais Barbie permet aussi de développer l'imagination. 
Certes Barbie est un jouet genré, mais ce n'est pas à cause de la Barbie en elle-même mais du choix des parents qui souvent refusent d'acheter à leur fils des poupées par peur de le féminiser !

Postscriptum: Cet article me tenait à cœur car j'ai longtemps idolâtrer celle que je croyais connaître, pour ensuite la rejeter en la diabolisant. Il a été réalisé à l'occasion d'un travail sur le genre et la sexualité, cet écrit est le condensé de mes recherches (le publier en intégralité me semblait rébarbatif...). J'ai conscience qu'il demeure assez long, et m'en excuse mais en supprimer d'avantage n'aurait pas transmis ce que je voulais partager. 

L.